PALUDISME: Identification d’une mutation protectrice de l’hémoglobine

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Actualité publiée le 21-11-2011

Science

Pourquoi les personnes atteintes d’une mutation héréditaire de l’hémoglobine ne contractent pas le paludisme? Ces scientifiques de l’Université d’Heidelberg ont résolu ce mystère : En empêchant, dans les globules rouges infectés par le parasite du paludisme, les protéines adhésives du parasite, de s’échapper des cellules du sang, cette mutation préserve des troubles circulatoires et des complications neurologiques habituelles de la maladie. Explications dans l’édition en ligne du 10 novembre de la revue Science.

Ce produit de dégradation de l’hémoglobine modifiée offre donc une protection contre le paludisme. Dans les globules rouges infectés par le parasite du paludisme, il bloque la mise en place d’un système de trafic utilisé par les protéines adhésives du parasite, les adhésines. En conséquence, les cellules du sang contaminé ne peuvent adhérer aux parois des vaisseaux, comme c’est habituellement le cas.  

Dans les années 1940, des scientifiques avaient déjà découvert que l’anémie falciforme avec sa mutation caractéristique était particulièrement répandue dans certains groupes de population en Afrique qui survivaient au paludisme tropica, une forme particulièrement virulente de la maladie. Dans cette forme de paludisme, les parasites Plasmodium se multiplient d’abord dans les cellules du foie de et puis infectent les globules rouges (érythrocytes). Une fois dans les érythrocytes, ils se reproduisent pour finalement les détruire. L’éclatement de toutes les cellules du sang contaminé provoque des symptômes caractéristiques, dont des poussées de fièvre et l’anémie.

Chez les patients atteints de paludisme tropica, les complications neurologiques comme la paralysie, des convulsions, le coma et de graves lésions cérébrales se produisent fréquemment. Ces symptomes sont causé par une anomalie du parasite Plasmodium falciparum qui produit des « adhésines » qui atteignent la surface cellulaire de la cellule du sang infecté. Ces adhésines font que les érythrocytes adhèrent aux parois des vaisseaux, les empêchant ainsi d’être reconnus comme endommagés et retirés de la circulation. D’où une inflammation des vaisseaux de clôture et une insuffisance d’alimentation en oxygène de certaines régions du système nerveux.

Chez les patients présentant cette mutation de l’hémoglobine, ces complications se produisent sous une forme affaiblie ou pas du tout. Car chez ces patients, il y a nettement moins d’adhésines du parasite que dans des globules rouges normaux. C’est en utilisant des techniques de microscopie à haute résolution que ces scientifiques ont découvert ce nouveau mécanisme moléculaire. Le parasite utilise une protéine, l’actine, du cytosquelette (squelette cellulaire) des érythrocytes pour créer son réseau de trafic, explique le Dr Marek Cyrklaff, du département des maladies infectieuses (Voir figures ci-contre).

Lorsque l’hémoglobine présente la mutation identifiée, seuls de tout petits morceaux de filaments d’actine sont trouvés  (voir figure de gauche) et le transport du paludisme n’est plus possible. L’identification de ce mécanisme moléculaire explique, pour la première fois,  l’effet protecteur de cette variante d’hémoglobine contre le paludisme. Une découverte qui ouvre une nouvelle voie de recherche thérapeutique.

Source: Science DOI: 10.1126/science.1213775  Hemoglobins S and C interfere with Actin Remodeling in Plasmodium falciparum-Infected Erythrocytes (Visuels courtesy AAAS Science)
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Sept cas de malaria depuis janvier

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Wednesday, 25 April 2012 11:44

Sept cas de malaria depuis janvier

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Le Défi Quotidien

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Sept cas de malaria depuis janvier
Le 25 avril marque la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Toutefois, depuis janvier, le ministère de la Santé a enregistré sept cas de malaria importés, c’est-à-dire que ce sont des personnes ayant voyagé dans des pays à risque comme l’Inde, Madagascar et le Pakistan. En janvier, un Africain de 35 ans, de passage à Maurice, est décédé du paludisme dans une clinique privée. Il était atteint de la forme la plus virulente de cette maladie due au parasite plasmodium vivax.
En 2011, le ministère de la Santé a enregistré 54 cas de paludisme chez une majorité d’étrangers de passage à Maurice, dont une trentaine venant de l’Inde. « Nous tenons à rassurer la population. Il s’agit bien des cas importés. Grâce au système de surveillance dans le port et à l’aéroport et aux mesures de contrôle des moustiques, nous avons pu empêcher la transmission locale des parasites du paludisme », souligne le Dr Raffick Aumeerally, du département des maladies infectieuses du ministère de la Santé.Forte fièvre, maux de tête, courbatures, nausées, perte d’appétit, diarrhées, vomissements… Tels sont les principaux symptômes de la malaria. « Le parasite reste inactif dans le foie durant six mois chez les personnes ayant contracté la malaria en Inde. Ce n’est qu’ensuite que les symptômes se manifestent », constate le Dr Raffick Aumeerally.

Ce dernier précise que ce n’est que lorsque le parasite se propage dans le sang de l’organisme de la personne que cette dernière devient contagieuse. La transmission du parasite se fait alors par les piqûres de moustique. Le moyen efficace de prévenir la contamination est donc de prendre les mesures qui s’imposent pour empêcher la prolifération des moustiques : se débarrasser de tous les objets favorisant l’accumulation d’eau ; utiliser des crèmes antimoustiques ; veiller à ce qu’il n’y ait pas d’accumulation d’eau sur le toit de la maison, et défricher son jardin.

«Le paludisme est 500 fois plus complexe que le HIV»

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SANTE – En Afrique, un enfant meurt toutes les 10 secondes du paludisme. Le professeur Pierre Druilhe de l’Institut Pasteur, à Paris, explique pourquoi le paludisme est difficile à faire combattre…

En Afrique, un enfant meurt toutes les 10 secondes du paludisme. Et 40% de la population mondiale y est exposé (Afrique, Amérique du sud et Asie du sud). Devant l’urgence, l’institut Pasteur accélère son programme de vaccin contre le paludisme. Le centre de recherche va recevoir le renfort du laboratoire pharmaceutique Sanofi. Le professeur Pierre Druilhe est directeur de l’Unité de parasitologie biomédicale à l’Institut Pasteur de Paris. Il mène les recherches depuis 10 ans et nous explique pourquoi le paludisme est difficile à faire reculer…

Le paludisme, on en parle depuis longtemps. Pourquoi n’arrive t-on pas à l’éradiquer?
Ce n’est pas aussi simple. On en parle depuis longtemps mais les scientifiques ne connaissent pas tout du parasite qui provoque le paludisme. Les molécules du parasite inoculé par le moustique anophèle sont 500 fois plus nombreuses que celles de la grippe ou du sida, par exemple. Imaginez qu’ avec les méthodes couramment employées on mette 10 ans à développer un vaccin contre le sida, et bien le paludisme demanderait, lui, 5 millions d’années. En plus, le paludisme n’est pas unique. Les parasites diffèrent en fonction des moustiques, en fonction des régions, les molécules qui constituent le parasite évoluent. Elle n’est pas stable.

C’est la première fois qu’on parle de vaccin. Quels ont été, jusqu’alors, les moyens de lutte contre le paludisme?
On a tenté les insecticides. On s’est dit qu’en éliminant le moustique, on allait arrêter le virus. Mais en réalité, le moustique a développé une résistance aux insecticides. Ensuite les laboratoires ont développé des médicaments, et là aussi, le parasite a gagné en résistance. Ces deux méthodes ont été un échec, en termes de lutte contre l’endémie. Et on peut le dire, elles ont même augmenté la mortalité. Reste le vaccin.

Vous dites que le parasite du paludisme est 500 fois plus complexe que celui du sida mais vous pensez être sur une voie. C’est étonnant ?
Non. A l’institut pasteur, on a choisi une méthode différente pour arriver au vaccin. Les autres recherches étudient chaque molécule du virus, le paludisme en a 5300. En les étudiant une par une sur des souris et des singes, si on continue à ce train, on n’ y arrivera pas. Nous avons décidé d’observer comment l’organisme développe une protection immunitaire contre le parasite. On a remarqué qu’une molécule du parasite (ou antigène) jouait un rôle important dans la mise en place de cette défense naturelle. Nous avons fait des essais concluants. Cette molécule n’est pas toxique et elle permet chez l’homme la production d’anticorps capables de tuer le parasite. Tout cela a demandé 10 ans de travail.

Où en êtes-vous dans les tests?
A Lausanne (Suisse) , nous avons testé une molécule sur des sujets sains. C’est pour voir si le vaccin n’est pas dangereux. Les résultats sont bons. Après, nous avons testé la molécule au Burkina Faso, sur des enfants. Là encore tous étaient sains et les résultats bons. En ce moment, aux Pays-Bas, nous avons testé une autre molécule sur des personnes saines, au départ, et à qui on a inoculé volontairement le parasite via 5 moustiques. Ce genre de test est inoffensif puisqu’on peut intervenir avant que le parasite induise des symptômes. Là encore, les tests semblent bons. La prochaine campagne se fera en Tanzanie (du 12 au 29 octobre) mais cette fois-ci sur des personnes atteintes du paludisme.

Ce qui veut dire que demain le vaccin sera disponible…
Non, pas tout à fait. Les procédures sont très longues, les tests prennent du temps.Et en plus il faut compter avec la guerre que se livrent les agences de financement, les laboratoires, les confrères qui vous mettent des bâtons dans les roues, les enjeux politiques qu’il y a derrière. Ça prend trop de temps, c’est un scandale. Sans oublier des gens qui comme Bill Gates versent un milliard de dollars de façon désordonnée et principalement pour soigner son image! Dans ce contexte, nous sommes content de recevoir l’aide d’un laboratoire comme Sanofi.

Mais est ce que Sanofi, comme les autres laboratoires, ne voient pas là une poule au œuf d’or ?

Il faut pas être dupe. Mais, travailler avec eux permet d’aller plus vite. Il faut faire la part des choses : il y a aura aussi, je pense, un vaccin qui sera vendu 50 à 80 euros aux touristes des pays riches. Ils sont environ 20 millions à aller dans les zones à risques. C’est à mon avis sur ceux là que les laboratoires feront des bénéfices et financeront les programmes destinés aux populations locales.

Propos recueillis par Mohamed Najmi
 
http://www.20minutes.fr/sciences/188267-Sciences-Le-paludisme-est-500-fois-plus-complexe-que-le-HIV.php#commentaires

Indonésie, Lombok: touriste décède du paludisme

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Paludisme (malaria) contracté en Indonésie 05-11-2001 , archivée

Un touriste autrichien ayant voyagé pendant 20 jours à Lombok et à Singapour développa 8 jours après son retour une fièvre et des symptômes respiratoires. Lorsqu’il consulte un centre médical, 4 jours plus tard, la parasitémie à P.falciparum est très élevée, il répond mal au traitement instauré et il décède. Le paludisme est transmis par les piqûres de moustiques le soir et la nuit. (Source : TropNetEurop 19.10.01)

Conséquences pour le voyageur: Pendant le voyage et même plusieurs semaines après le retour, il est nécessaire de consulter un médecin rapidement en cas de fièvre à 38°C ou plus. Si aucun médecin n’est atteignable rapidement, se traiter avec un médicament anti-malarique de secours.

Destinations: Indonésie

Maladie: Paludisme

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Le paludisme tue deux fois plus que prévu

Le paludisme tue deux fois plus que prévu

Il faut multiplier par deux les chiffres de la mortalité liée au paludisme. Selon un rapport de l’Institute for Health Metrics and Evaluation publié dans le journal médical The Lancet, 1,2 million de personnes sont décédées du paludisme en 2010. Ce chiffre alarmant vient contredire le dernier rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui estime que 655.000 décès sont liés à ce fléau, qui frappe particulièrement l’Afrique subsaharienne.

lire la suite de l’article sur Slate Afrique

Par Slate Afrique, le 03/02/2012

Un patient décède du paludisme après une transfusion sanguine

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SANG.  Un patient de 70 ans ayant contracté le paludisme à la suite d’une transfusion sanguine est décédé le 3 janvier au Centre hospitalier de Carcassonne (Aude), a annoncé hier l’établissement dans un communiqué.
Admis aux urgences dans la matinée du 2 janvier, ce patient, qui ne présentait « aucun facteur d’exposition au paludisme », est décédé le lendemain d’un « accès de paludisme à plasmodium falciparum », indique le communiqué. « Comme il avait bénéficié de plusieurs transfusions sanguines au Centre hospitalier de Carcassonne, les recherches se sont orientées vers une contamination posttransfusionnelle », explique l’établissement.
Des tests effectués au laboratoire de l’Etablissement français du sang ont permis de retrouver un résultat positif pour un donneur dont étaient issues les poches transfusées au patient.
« Aucune autre personne (n’a) reçu de transfusion en provenance du même donneur », a toutefois indiqué le Centre hospitalier, précisant que « les produits sanguins émanant des dons infectés ont été retirés du circuit. Aucune autre transfusion n’a été réalisée avec ces produits ».
Une enquête est en cours pour déterminer les causes précises de l’absence d’identification de la contamination du don.
Ce type de contamination a un caractère tout à fait exceptionnel, s’agissant surtout d’une maladie tropicale. La semaine dernière, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (InVS) assurait que le risque de transmission des virus du sida, des hépatites B et C et du HTLV (à l’origine de leucémies et de certains troubles neurologiques) lors de transfusions sanguines était désormais très faible grâce à l’amélioration constante de la sélection des donneurs et aux progrès du dépistage.

 

http://www.lefigaro.fr/sciences/2007/01/09/01008-20070109ARTFIG90025-un_patient_decede_du_paludisme_apres_une_transfusion_sanguine.php