Moi aussi… de Olivier

Depuis 2012, je vais souvent au Cameroun, 2 à 3 fois par an.
Les deux premiers voyages, j’ai pris du Malarone, puis compte tenu du prix et des effets indésirables, je n’ai plus pris de traitement préventif, mais seulement de l’insecte écran et une moustiquiaire…Je pensais que cela suffisait, et cela a été le cas jusqu’à récemment, au mois de janvier 2016.
Nous étions partis, ma compagne, moi et notre enfant de 8 mois pour le présenter à la famille de ma compagne, à Yaoundé.
Aujourd’hui je dirais quelle inconscience…Notre enfant a échappé au pire et moi j’ai attrapé un neuro palu.
Vue les dates et l’âge de mon palu, je l’ai peut être attrapé la nuit du 31 décembre ou nous avons veillé jusqu’au matin bien avancé, et ou j’ai oublié de renouveler mon application d’anti moustique.
Nous sommes rentré en France, il faisait froid et cette forte fièvre que je ressentais étais surement due à un coup de froid…Au bout d’une semaine, je vais aux urgences car j’ai vraiment chaud..le 24 janvier de cette année.
Ensuite je ne sais pas personnellement  ce qu’il s’est passé, je n’en n’ai aucun souvenir.
Je suis tombé durant 5 jours dans le coma et grâce à ma compagne qui a dit au médecin que nous rentrions du Cameroun, le paludisme à vite été diagnostiqué…quel palu, un neuro palu.
J’ai rapidement été donné pour mourant et toute ma famille a été conviée à venir me dire au revoir et les médecins disaient à ma compagne qu’il n’y avait plus qu’à prier.
Mes reins ne marchaient plus, mes poumons mon coeur étaient menacés. J’ai eu des températures à 42 et des pulsations à 140, et si je m’en sortais je risquais d’avoir des séquelles cérébraux.
J’avais aussi des nécroses jusqu’aux genoux et on envisageait l’amputation à ce niveau si je survivais. Ces nécroses étaient la conséquence du neuro palu et non pas conséquentes à la réa.
J’ai survécu, surement grâce à l’amour que m’ont témoignés mes proches et la nécessité pour notre fils et sa maman que je vive.
Mais les problèmes ont commencé à la sortie du coma, j’étais épuisé, sans aucune force mes reins ne fonctionnaient plus j’étais sous dialyse et mes pieds étaient sérieusement nécrosés ce qui leur valaient des soins quotidien d’au moins une heure.
Grace aux médecins qui ont été vraiment sérieux en laissant le temps au temps, après un mois de réa, la décision est prise d’amputer les parties de mes pieds qui étaient vraiment nécrosés sans espoir qu’ils se revascularisent…c’est à dire un tiers du pied droit et les orteils sauf le gros du pied gauche.
Au total j’ai fait 3 mois d’hôpital, j’ai connu les fauteuils roulants, les béquilles et les boitements surement pour toujours.
Avant cela à 52 ans je me sentais bien un peu vieillissant, mais toujours indestructible.
Je suis souvent malheureux de mon état sans vraiment réaliser la chance que j’ai eu d’y laisser si peu.
A la réflexion, j’avais oublié que le palu tue je ne pensais qu’au petit palu qui donne quelques crises de température meme pour longtemps et je considérais que le risque était peu élevé.
Je trouve que l’information n’est pas suffisamment diffusée pour une maladie qui est la première cause de mortalité dans le monde.
Attention à cette saleté dont on ne parle pas assez sans que je sache pourquoi.